mercredi 28 juin 2023

Trop, c'est trop

Monsieur le Secrétaire d'État Hervé Berville chargé de la mer, nous profitons de votre visite sur notre littoral pour de nouveau vous interpeller sur les menaces qui pèsent sur la mytiliculture française. 

Les boucholeurs normands, tout comme leurs collègues des autres régions, sont sur la sellette et risquent tout bonnement de disparaitre. La faute est en grande partie due à l’inadéquation entre le fléau qui décime nos exploitations et les maigres solutions accordées, non sans réticence, par vos services pour lutter contre la recrudescence des araignées de mer.

Depuis plusieurs années, nous ne cessons de demander la régulation de cette espèce invasive qui ravage nos moulières et dévaste les fonds marins. Nous n’avons obtenu que le droit de déplacer les araignées aux abords de nos concessions. 

Résultat aujourd’hui, nous sommes de nouveau submergés. Les araignées s’attaquent maintenant à nos juvéniles, mettant en péril à la fois la récolte de la saison et celle de l’année prochaine. Comment une entreprise mytilicole pourrait survivre à deux années sans production ?

Quand par exemple nos collègues éleveurs subissent des prédations par les loups ou les ours, ils sont indemnisés. Quand par exemple nos collègues agriculteurs subissent des dégâts par des sangliers, des battues sont organisées pour réguler ces animaux. Quand des ravageurs attaquent des cultures, nos collègues peuvent se défendre.

Nous, conchyliculteurs, nos productions ne sont pas assurables, nous subissons toutes les fortunes de mer, tempêtes et pollutions, et nous sommes condamnés à voir notre labeur englouti par ces animaux qui pullulent.

Nous n’avons pas le sentiment que l’État a pris ce problème à bras le corps. Nous pensions que votre rôle et celui de vos services était de nous défendre, et nous n’avons rien vu venir si ce n’est de molles mesures bien en deçà de la réalité que nous vivons. 

Maintenant, il n’est plus temps de tergiverser ou de finasser avec nous. Entendez notre détresse qui se mue en colère. Monsieur le Secrétaire d'État, comptez-vous nous donner immédiatement de réels moyens pour réguler ces araignées ou préférez-vous nous accorder des indemnités à hauteur des préjudices importants que nous subissons ?

Soyez assuré, Monsieur le Secrétaire d'État, que nous ne nous laisserons pas mourir sans bruit.

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