mardi 10 novembre 2020

Fin de l'histoire Bouygues ?


Les excuses :

https://blog.bouyguestelecom.fr/on_sengage/message-aux-professionnels-de-la-conchyliculture/

Article France 3 :

L'action de Lorient était la première, elle sera aussi probablement la dernière : moins de deux heures après, Philippe Le Gall recevait le mail suivant émanant de la direction nationale de Bouygues Telecom qu'il nous lit au téléphone : "sensible aux difficultés rencontrées par votre profession cette année et parce que nous avons à cœur de soutenir les territoires, notre direction a pris la décision de suspendre la campagne, le temps d'y apporter les corrections nécessaires. Nous faisons au plus vite techniquement. Certains supports peuvent prendre quelques jours mais le mot d'ordre est passé dès ce matin. J'espère que cette décision permettra de rassurer un peu vos adhérents".


Dès lors, le président du comité national de la conchyliculture demande aux producteurs de suspendre les actions prévues, "en attendant de voir quels sont les ajustements apportés à cette publicité".

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/lorient/apres-colere-ostreiculteurs-lorient-bouygues-telecom-suspend-sa-campagne-publicite-noel-1893326.html

 https://www.letelegramme.fr/morbihan/lorient/a-lorient-des-ostreiculteurs-en-colere-contre-une-pub-de-bouygues-telecom-10-11-2020-12654471.php

https://actu.fr/bretagne/lorient_56121/morbihan-enerves-par-une-publicite-de-bouygues-les-ostreiculteurs-deversent-des-coquilles-d-huitres_37381172.html

Message de la Fédération Conchylicole

 Bonjour à tous,


    Article de Ouest-France sur l'action de ce matin à Lorient :

   N'hésitez pas à diffuser

Samuel

lundi 9 novembre 2020

Publicité Bouygues Télécom infamante

Objet : publicité Bouygues Telecom "enfin-noël" 

La fin d’année représente 80% des ventes d’huîtres.

En ces temps de pandémie et de confinement, l’ensemble des professionnels de l’ostréiculture se bat pour survivre alors que nos débouchés se ferment les uns après les autres nous promettant un avenir bien sombre à brève échéance.

Rater les fêtes de fin d’année est synonyme pour de nombreuses entreprises ostréicoles de mort économique.

Afin de mettre toutes les chances de notre côté, nos organisations professionnelles ont engagé leurs maigres ressources avec l’aide de nos régions et de fonds européens dans des publicités notamment télévisées afin que les consommateurs n’oublient pas nos produits et répondent présents lors de ce moment crucial.

Tous ces efforts de production et de promotion que nous menons depuis des années sont flétris en quelques secondes par cette publicité Bouygues qui dit sans détour que les huîtres rendent malades ceux qui les mangent. Au vu de la puissance du groupe Bouygues, nous ne doutons pas qu’elle sera matraquée et diffusée et que nos propres efforts marketing seront anéantis.

Nous sommes tout bonnement écœurés de constater qu’une entreprise comme Bouygues, qui plus est faisant partie d’un groupe de media, se permette de discréditer nos coquillages et notre travail. Vouloir faire de l’humour en dénigrant nos coquillages et par extension ceux qui les produisent est inadmissible !

Même si le mal est déjà fait, les ostréiculteurs français n’en resteront pas là. Nous exigeons l’arrêt immédiat de la diffusion de ce spot et demandons des compensations conséquentes pour rétablir au plus vite notre image.


Courrier aux acteurs de la filière conchylicole française

Vous trouverez ci-dessous un courrier des syndicats ostréicoles Bretons au sujet des prix à la production et de la répartition des marges dans la filière.

Ce courrier est diffusé via le mail de la fédération des syndicats ostréicoles en cours d'élaboration.


LES SYNDICATS OSTREICOLES DE BRETAGNE

Aux acteurs de la filière ostréicoles française,

Producteurs, Expéditeurs, Ostréiculteurs détaillants, Courtiers,

Le 04/11/2020,

L’année 2020 a commencé avec son lot de complication par le norovirus puis avec la première vague de COVID19. Ce premier épisode a déstabilisé le marché ostréicole et de fait entraîné une baisse significative des prix de vente à la production.

Heureusement le marché estival, par une fréquentation soutenue sur le littoral, a tenu ses promesses en terme de volume mais encore une fois : à quel prix pour le producteur ?

En ce début de saison marqué par cette seconde vague de la pandémie, nous constatons que la pression sur le producteur est toujours la même.

Nous sommes conscients que l’incertitude du marché actuel n’entraîne pas la sérénité nécessaire a une bonne dynamique.

Par contre, au lendemain de la publication des relevés de prix réalisés par France Agrimer dans le cadre de l’observatoire des prix, nous ne comprenons pas la répartition des marges dans la filière.

Ces relevés donnent un prix moyen de vente en octobre 2019 à 8,5€/kg et en octobre 2020 à 8,3 €/kg soit une baisse de 2,35 %.

Dans ce même laps de temps le prix à la production sur le calibre n°3 est passé de 2,8€/kg à au mieux 2,3€/kg soit une baisse minimum de 18 %.

Avec ces chiffres, une baisse de 2,35 % a été consentie aux consommateurs. Il n’y a donc aucune raison pour que le producteur se voit contraint à une baisse de 18 % par différents actuels de la filière.

La FCD (Fédération du Commerce et de la Distribution = GMS) annonce au CNC qu’il pratique des prix identiques à la saison 2019.

On est donc en droit de se demander a qui profite cette nouvelle répartition des marges si ce n’est pas aux membres de la FCD ?

Pour un maintien de l’ensemble de la filière, il est urgent de revenir à une répartition des marges plus équilibrée.

Sans ce rééquilibrage des marges, la pression sur les producteurs laissera des traces indéniables et peut être fatales pour certains.

Une filière sans ses producteurs n’a plus d’existence !!!


lundi 20 avril 2020

Alarme

Lettre ouverte à tous les responsables politiques ainsi qu’aux élus et acteurs de la filière conchylicole.

Objet :
La filière ostréicole est en danger. Les stocks d’huîtres de tout âge s’accumulent, à la fois pour des raisons conjoncturelles de production, à cause de fermetures pour pollutions de l’eau d’origine humaine, mais aussi suite aux divers mouvements sociaux de ces deux dernières années qui ont interféré avec nos périodes de vente. Le cycle de production étant long (3 à 4 ans), la régulation de ces stocks est problématique et la pandémie entraînant la fermeture de nos débouchés tant localement qu’à l’export, nous place dans une situation subie de surproduction sans précédent. Sans aide adaptée à nos spécificités, de très nombreuses entreprises ostréicoles sont vouées à disparaître.


L’ensemble de la filière ostréicole française est sur le point de s’effondrer. Les problèmes de mise en marché de nos produits liés à la situation de pandémie que nous vivons sont exacerbés par les spécificités de nos cycles de production, nos circuits de distribution et notre saisonnalité.

Notre marché principal est le marché national et la moitié de nos ventes ont lieu au mois de décembre. L’autre moitié est répartie tout au long de l’année avec des temps forts et des exportations notamment vers l’Italie et les pays asiatiques.

Le cycle de production d’une huître s’étale sur 3 à 4 ans, nous avons donc en général au moins 4 générations d’huîtres sur nos parcs.

2018 et 2019 ont été marquées par un retard de croissance de nos huîtres qui a créé un décalage dans la production de juvéniles qui sont arrivées à maturité en début d’année après les ventes de noël.

Depuis deux ans, les ventes d’huîtres de fin d’année ont été impactées par les mouvements sociaux et les gilets jaunes, et fin 2019, début 2020 bon nombre de centres ostréicoles ont été fermés pour cause de pollutions humaines (norovirus) interdisant aux ostréiculteurs de vendre leurs marchandises.

Ces décalages de productions ajoutés aux méventes d’huîtres commercialisables sont dramatiques pour toute notre filière. Les stocks invendus ajoutés aux animaux arrivant à maturité plus tardivement que d’habitude sont très importants et occupent l’espace qui aurait dû être libéré pour les générations suivantes d’huîtres qui s’accumulent.

Les conséquences sont une situation de surproduction ou, tout du moins, d’une offre bien supérieure à la demande actuelle, une chute des cours et la mise en danger de nos entreprises. Avec les mesures de confinement, en France et à l’étranger, les ostréiculteurs n’ont plus de débouché alors que les huîtres en mer ne cessent de croitre (elles ne peuvent être stoppées, stockées, congelées ou transformées).

Cette accumulation de stocks d’huîtres de plusieurs classes d’âge engendre une surdensité propice à l’apparition et à la propagation des maladies et autres parasites au sein de nos cheptels. Ce risque zoosanitaire s’est déjà fait sentir l’an passé avec l’émergence d’haplosporidium et pourrait potentiellement déboucher sur une nouvelle catastrophe.

La baisse des exportations, la fermeture des marchés, des commerces et de la restauration ont porté un coup d’arrêt à nos ventes. La GMS qui pèse pour moitié des ventes d’huîtres en France a tout d’abord fermé ses rayons marée et les huîtres ne sont pas présentes dans les drives.

Les entreprises ostréicoles, déjà fragilisées par les mouvements sociaux et les fermetures de zone qui ne sont pas de leur fait, sont prises à la gorge sans perspective de retour à la normal avant plusieurs années, c'est-à-dire au moins un cycle de production, qui rappelons-le, dure 3 à 4 ans.

Les aides et dispositions pour les entreprises évoquées par le gouvernement sont une bonne chose. Cependant, ces aides ne répondent pas entièrement à nos spécificités.

Nous avons besoin de mesures fortes pour répondre à cet état d’urgence. L’une d’entre elle pourrait être de convenir avec les distributeurs et les courtiers de geler les prix d’achat aux producteurs jusqu’à la fin de l’année afin d’éviter une dramatique dépréciation des stocks. Nous leur demandons qu’ils agissent en partenaires et qu’ils soutiennent véritablement notre filière.

Afin de répondre au surstockage qui s’impose à nous, les professionnels ont besoin que les règles qui régissent les parcs de réserves, temporaires ou non, soient assouplies. Il nous faut des solutions de financement pour que nous puissions nous munir de tables et de poches pour stocker nos cheptels dans les meilleures conditions en termes de qualité et de prévention d’épizootie.

Notre syndicat demande que les Cotisations Professionnelles Obligatoires et autres redevances soient, à minima, reportées, sinon annulées, afin de soulager les entreprises.

Il faudrait ensuite préparer dès maintenant une communication importante pour qu’à la sortie du confinement les consommateurs soient au rendez-vous. Pour cela nous avons besoin de tous les soutiens régionaux et nationaux. Une coordination de communication nationale doit être mise en place avec l’abondement du CRC normand.

Au niveau normand, il faut arriver à la reconnaissance de nos coquillages (IGP) et privilégier la recherche de la qualité plutôt que de la quantité. Les fonds du CRC doivent être engagés à plein pour soutenir la mise en marché de nos produits.

Enfin, les mesures d’urgences doivent être définies en concertation avec l’ensemble des élus du CRC au minimum ou avec l’ensemble des professionnels le cas échéant. Pour cela il faut pouvoir s’assurer que l’information arrive bien jusqu’aux personnes concernées surtout si un vote est nécessaire.

vendredi 24 janvier 2020

Message adressé aux maires

Une soixantaine d'ostréiculteurs et mytiliculteurs se sont invités aux vœux de la communauté de communes de Coutances pour adresser le message suivant aux maires.



Nous, mytiliculteurs et ostréiculteurs souhaitons profiter de cette réunion pour vous adresser nos vœux.
Certains d’entre vous les connaissent déjà ces vœux, mais laissez nous vous les rappeler.

Les 300 concessionnaires de la Manche produisent annuellement 40 000t de coquillages, pour un chiffre d’affaires de 200 millions € et 2500 emplois directs.

Depuis plusieurs années nos coquillages subissent régulièrement des pollutions d’origine humaine. Pratiquement à chaque épisode pluvieux au moins une station d’épuration déborde ou effectue des lâchers, nous obligeant à nous adapter et à purifier nos produits.

Depuis trois ans la situation est tellement dégradée que des zones de production doivent être fermées temporairement nous interdisant la vente de nos coquillages. Les préjudices commerciaux en termes de chiffre d’affaires et d’image auprès du consommateur sont énormes.

Noël 2019 a failli être catastrophique pour l’ensemble de notre filière avec la fermeture notamment des zones d’Agon, Blainville et Gouville au plus fort de notre saison de vente. A un jour prêt et sans le pragmatisme des services de l’État, des centaines d’entreprises auraient pu être sur le carreau.

L’État et les collectivités nous doivent une eau propre. Vous nous devez une eau salubre. Au vu de ce que nous subissons, preuve est faite que l’assainissement n’est toujours pas satisfaisant. Nous mettons sérieusement en doute la qualité et le dimensionnement des  infrastructures qui par endroit n’ont guère évolué alors que vous octroyez toujours plus de permis de construire et que la pression démographique sur nos côtes et en amont augmente.


Le second sujet sur lequel nous voulons vous faire part de notre vive préoccupation est la défense du trait de côte.

Il va de soi que nos activités ne peuvent s’effectuer  qu’à proximité de la mer. On n’imagine pas des centaines de tracteurs traversant les terres aux mêmes heures de marée nuit et jour pour descendre sur nos parcs sans compter les milliers de m³ d’eau de mer à acheminer pour alimenter nos bassins.

Sous prétexte que la mer envahirait nos établissements dans 5, 10, ou 20 ans, certains prônent le laisser faire et l’inaction  sous couvert d’écologie. On nous dit que l’enrochement ou toute autre technique ne ferait que ralentir les choses. Mais c’est bien ce que nous demandons ! Si nous gagnons ne serait-ce que 10 ans face à l’inéluctable, l’investissement en vaut la peine !

Comment peut-on nous dire sérieusement qu’il est plus écologique d’employer des norias d’engins diesels qui tous les ans rechargent les dunes en sable plutôt que de protéger la côte avec de la roche. En quoi les rochers seraient-ils polluants ?

Partout en France et notamment au-dessous de la Loire, les installations professionnelles ainsi que les habitations ont été protégées. Nous serions la seule région à rester les deux pieds dans le même sabot !

Il parait évident que le coût économique de relocaliser les entreprises, de creuser des canalisations d’eau de mer au cœur des terres et d’encombrer les routes avec des tracteurs est bien plus important que d’installer une défense qui profitera à tous, professionnels de la mer, professionnels du tourisme et habitants.

Mesdames et Messieurs les élus, nous espérons que vous prendrez vos responsabilités et que vous répondrez à l’inquiétude de notre filière avant que le désespoir de toute une profession ne se manifeste.


https://www.ouest-france.fr/normandie/coutances-50200/normandie-les-ostreiculteurs-perturbent-une-ceremonie-de-voeux-pres-de-coutances-6704081